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Paroles d’auditeurs : Adapter nos modèles de transfert technologique aux enjeux de souveraineté
14 décembre 2023 - 19:00 à 21:00
Adapter nos modèles de transfert technologique aux enjeux de souveraineté
jeudi 14 décembre 2023
19h00 – 21h00
Dans le cadre du cycle de conférences « Arts, Sciences, Technologies » – IHEST / Université Paris 1 proposé aux étudiants du master , Innovation Management Arts & Industrie Créatives et du master Arts et Création Internationale (MAVI – Master in Arts & Vision). Yann TOMA reçoit
Laurent BALY, président du réseau SATT, président de la SATT Sud Est, auditeurs 2017, promotion Irène Joliot-Curie
« Les Sociétés d’accélération des transferts technologiques (SATT) ont été créées à la suite du plan d’investissement d’avenir (PIA) en 2011, avec l’objectif d’identifier des découvertes de laboratoires publics innovantes et prometteuses sur le territoire pour les accompagner vers le monde socio-économique. Les 13 SATT du réseau se sont bien ancrées dans leurs territoires et couvrent toute la chaîne de maturation des projets innovants jusqu’à leur transfert au monde des entreprises, soit par cession de droits à des entreprises établies, soit par création de start-up. Dès 2015, nous comptions déjà 100 start-up constituées sur la base de technologies issues des SATT. En 2019, nous signions notre 1 000e licence de transfert technologique et en 2020 nous déposions notre 3 000e brevet. Même si tous les projets n’ont pas toujours perduré, ce qui est normal, c’est un bilan dont nous sommes fiers.
Les SATT couvrent 80% de l’innovation publique française et ont généré environ 17 800 détections d’innovations en dix ans, avec une croissance de 10% par an. Nous avons créé 750 start-up et 65% des deeptech créées en France sont issues des SATT. Le lancement du plan deeptech en 2019, avec l’objectif de créer 500 start-up par an, a dopé la création d’entreprises et tout l’accompagnement qui l’entoure : dès 2020, nous avons noté une augmentation de 20% des créations de start-up. Nos jeunes pousses ont au total levé 1,5 milliard d’euros, avec une croissance de 30% entre 2021 et 2022. Et notre investissement dans les transferts ne se fait pas à perte : 1 euro investi dans la maturation technologique contribue à créer en moyenne 17 euros de valorisation. Mais notre action ne se limite pas à la création d’entreprises, qui représente 44% de nos transferts, pour 45% vers des TPE/PME et 11% vers les grands groupes.
Les SATT sont créées sur un ancrage territorial fort, celles qui valorisent les technologies d’un territoire ont donc forcément une couleur technologique marquée par les priorités des établissements de recherche publique locaux. A l’échelle nationale, près de 50% de nos activités sont liées à la santé au sens large : biothérapies, dispositifs médicaux, santé numérique… C’est inhérent à l’activité scientifique sur l’Hexagone et ce sont des domaines qui nécessitent du financement et de l’accompagnement au long terme. Mais le reste est aussi bien représenté, que l’on parle de technologies numériques, de transition écologique et énergétique ou de process industriels. Sans oublier les humanités au sens large – les sciences humaines et sociales (SHS) mais aussi les arts, les lettres et une partie du numérique – pour lesquels les projets se multiplient dans le cinéma, l’archéologie, ou encore le sport.
Nous sommes à la fin d’un premier cycle – celui du PIA, très territorial – pendant lequel nous avons créé une vraie filière professionnelle qui a structuré le paysage du transfert technologique. Maintenant s’ouvre un deuxième cycle, plus national, avec davantage d’interactions entre les SATT et les autres offices de transfert technologique, comme CNRS Innovation ou INSERM Transfert, pour gagner en fluidité. L’un des défis sera de nourrir le plan de réindustrialisation du territoire, dans lequel nous pouvons aider à double titre, car nous avons à la fois des nouvelles technologies à industrialiser et qui vont révolutionner l’industrialisation. Nous allons en ce sens devoir adapter nos modèles de transfert technologique aux enjeux actuels de souveraineté, pour accélérer, développer ou maintenir sur le territoire des technologies issues de la recherche française. »
Deux autres sujets qui importent à Laurent Baly :
1/ Accompagner les femmes scientifiques à développer leur pouvoir entrepreneurial pour casser le déséquilibre hommes-femmes dans la création d’entreprises issues de la recherche.
2/ Développer l’emploi des jeunes docteurs qui, pour 40% d’entre eux, n’auront plus de métier en rapport avec leur doctorat dans les trois ans qui suivent leur diplôme. Et ce alors qu’il y a beaucoup de besoins, notamment dans les entreprises de taille intermédiaire qui doivent accélérer leur R&D.
Laurent BALY, président du réseau SATT, président de la SATT sud est cumule plus de 20 années d’expérience dans la R&D et l’innovation de l’industrie du sport et des loisirs, marquées par une solide expérience de la propriété intellectuelle, des partenariats public-privé et du management à l’international.