Rapport d’atelier des auditeurs de la promotion Michel Serres, cycle national 2020-2021 sur le thème de l’obsolescence programmée, présenté devant les députés et les sénateurs de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques le 22 juillet 2021.
L’obsolescence programmée (OP) est un concept dont le champ sémantique est très vaste : OP matérielle, logicielle, esthétique… voire réglementaire. Toutefois, les données disponibles attestant d’une programmation délibérée de l‘obsolescence sont rares.
L’OP est un marqueur de l’ère industrielle, avec une accumulation de déchets non absorbables par les cycles naturels (terrils, sites contaminés), la création de molécules peu, voire non assimilables. La conséquence est un gaspillage et un épuisement des ressources en matières premières non renouvelables et très peu recyclables.
L’OP est apparue très récemment (2015) dans le bagage législatif concernant la transition énergétique. Des projets de lois encouragent l’économie circulaire, en particulier l’allongement de la durée de vie des objets avec des indices de réparabilité ou de durabilité. De plus, l’OP questionne les liens de la confiance entre les parties prenantes : les « citoyens consommateurs » qui peuvent se sentir trahis, des industriels dont le modèle économique repose sur le remplacement d’un actif matériel (téléphonie), d’autres industriels qui peuvent se sentir pris entre l’exigence du « low cost » par l’acheteur et des contraintes de fabrication pas encore adaptées, ou bien encore la réglementation qui elle-même peut conduire à l’OP pour des raisons sécuritaires ou sanitaires. Lutter contre l’OP, intentionnelle ou non, participe dans tous les cas d’une démarche globale renouvelant notre modèle économique, impliquant une transition de la linéarité vers la circularité, tout en transformant drastiquement les usages et les comportements.
Le jury de l’IHEST a attribué à ce travail des auditeurs le prix “Médiation”.
Les trophées symbolisant les prix attribués aux ateliers sont des œuvres de l’artiste Yann Toma.
Auditrices et auditeurs de l’atelier :
- Philippe BOLO, député de Maine et Loire, Assemblée nationale
- Lyasid HAMMOUD, directeur général des services École normale supérieure de Lyon
- Stéphane INGRAND, chef adjoint du département Physiologie animale et systèmes d’élevage, Institut national de recherche pour l’agriculture l’alimentation et l’environnement (INRAE)
- Johan LANGOT, directeur Science Animation
- Magalie LESUEUR-JANNOYER, adjointe à la direction de la recherche et de la stratégie, Centre de coopération internationale en recherche agronomique (CIRAD)
- Chrystelle ROGER, présidente Fondatrice, Myceco
- Jean-Pierre TRAVERS, responsable projet Développement durable Banque alimentaire de l’Isère
- Émilie VIASNOFF, directrice des Projets et des Programmes Institutionnels de la Direction de la recherche technologique, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)