« Suivre un tel programme ne s’arrête pas à la fin de la formation »
Qu’est-ce qui vous a marqué lors de votre formation à l’IHEST ?
Un collègue m’avait parlé de l’IHEST, il m’avait fait un rapport élogieux du cycle national de formation, notamment l’opportunité de sortir du cadre habituel. Bien faire son travail suppose d’avoir aussi un pied à l’extérieur, de creuser des sujets que l’on n’a pas l’habitude d’aborder.
La prise de décision en situation complexe fait partie intégrante de mon rôle chez THALES, notamment dans le cas des mesures à prendre pour la mitigation des risques techniques ou non techniques dans les offres et projets. Le cycle IHEST m’aide aujourd’hui dans ce rôle grâce à une ouverture d’esprit élargie. Par ailleurs, suite au cycle, j’ai pris la direction d’un Groupement d’Intérêt Scientifique, je travaille régulièrement avec des chercheurs, métiers que l’IHEST m’avait fait davantage découvrir et rencontrer (de nombreux auditeurs sont des chercheurs). L’idée de la prise de décision avec la science est très attractive, même si sa mise en œuvre au quotidien n’est pas toujours aisée, surtout selon le degré d’urgence des décisions. Le cycle de l’IHEST m’a aussi permis de m’ouvrir aux sujets sociétaux que je n’ai pas l’habitude de traiter. Ce dernier point a été pour moi très enrichissant à titre personnel, je réfléchis aujourd’hui à m’engager dans des rôles associatifs ou politiques, que je n’aurais pas imaginé avant.
L’enseignement est à un haut niveau de par la qualité des intervenants et aussi la manière de faire réfléchir en groupe, notamment les travaux basés sur un collectif fort, chacun respectant l’apport des autres. Les ateliers, par exemple, en groupe de 10 sur plusieurs mois, montrent que l’on peut produire de la valeur sans mettre en œuvre une structure et hiérarchie forte, nous avons réussi, je pense, à ce que chacun trouve sa meilleure place, j’étais dubitatif au début.
Il ouvre aussi la possibilité d’élargir son réseau, car suivre un tel programme ne s’arrête pas à la fin de la formation et la diversité des auditeurs est précieuse. Par exemple, je travaille dans le domaine spatial et j’ai des clients à la DGA, grâce à l’IHEST j’ai maintenant des contacts au CNES et à l’AID.
Plusieurs points m’ont paru remarquables, l’accent mis sur la complexité des sujets dans la prise de décision, au regard de la diversité des points de vue tout d’abord. Cela renforce la nécessité d’approfondir une question à son juste niveau, de garder l’esprit ouvert sur des cultures différentes. Dans mon activité par exemple, il est important de s’interroger sur la manière dont un projet est perçu, par les utilisateurs, les fournisseurs, les financeurs. La démarche m’incite à prendre davantage en compte les points de vue non techniques.
Important dans un processus de prise de décision, le cycle insiste beaucoup sur la différence entre opinions et faits avérés. Comment manipuler les certitudes entre ce que l’on sait vraiment et l’habitude prise qui fait partie de nos acquis ?
Ma note individuelle portait sur les implants électroniques sur l’humain. Des milliers de gens sont déjà implantés. En Suède par exemple, on peut vérifier le billet du train en passant simplement la main sur une borne… J’ai recherché tout ce qui peut exister et ce que l’on peut imaginer dans ce domaine. Ainsi la surveillance de certaines maladies par un implant peut être un réel atout pour le médecin comme pour le patient. Ces recherches m’ont fait réfléchir, elles m’ont permis d’étudier un sujet que je ne connaissais pas au départ, selon des prismes différents. Ce sujet a permis de bien appréhender la problématique multipoints de vue chère à l’IHEST. »
Gilles Le Pluart, System Design Authority, Direction Technique THALES DMS, promotion Rosalind Franklin 2021-2022